« Le développement durable, qui est devenu une pensée commune dans tous les discours et toutes les administrations, maintient certaines ambiguïtés : le plus souvent, ce que les habitants d’un territoire doivent produire et faire est décidé en amont, à l’échelle globale, et c’est seulement a posteriori que l’on cherche à rendre cette production soutenable. »
« Les territoires du commun. Entretien avec Alberto Magnaghi », Métropolitiques, 10 mai 2018.
La crise sanitaire a entraîné une prise de conscience de l’importance de l’échelle locale à la fois dans notre alimentation et dans l’organisation politique des territoires. Si l’idée de « relocalisation » fait partie depuis longtemps du discours public, celle du « localisme » semble avoir pris son essor ces dernières années.
S’agit-il de penser les systèmes économiques, politiques et sociaux uniquement sous le prisme du « local » ?
Définir « le localisme » est une mission quasiment impossible tant il peut être sujet à interprétations. Il serait une réaction aux dérives du marché globalisé et répondrait, selon ses partisans, à de nombreux défis, comme la résilience des territoires ou la relocalisation de notre alimentation. Le terme a pourtant été approprié par deux proches du rassemblement national, fondateurs du « parti localiste ».
Comment aborder cette notion pour qu’elle ne soit pas interprétée uniquement sous le prisme du repli sur soi et de l’exclusion ? Dans ce contexte, l’ECSI a un véritable rôle à jouer pour faire émerger toutes les réflexions qui en découlent : le localisme permet-il d’envisager une transformation sociale juste et solidaire ? A quelles conditions ?